Koh-Lanta

Publié le par Loïc

          Koh-Lanta vient de finir sa septième saison, et une huitième saison est prévue, car son succès par rapport aux téléspectateurs ne se dément pas, voire s’amplifie. Ce jeu, adaptation en France du concept de télé-réalité Survivor, est basé sur un casting de seize personnes. Ceux qui seront nommés "aventuriers" ou "survivants de Koh-Lanta", sont lâchés sur une île dans un pays tropical, Koh-Lanta étant le nom de l’archipel thaïlandais, sur lequel s’est déroulé la première saison du jeu. Depuis, on eu le droit à des îles au large du Mexique et d’autres lieux paradisiaques à première vue, mais sur lesquels il est difficile de vivre, des îles dignes de Robinson Crusoë. Cette année, cela se passait dans un archipel philippin, les Padawans.

Les survivants sont répartis entre deux équipes, les rouges et les jaunes. Les premières saisons, cette opération, laissée aux soins de la production, devait assurer la parité et un équilibre entre vieux et jeunes. D’autres saisons, on avait eu une équipe féminine contre une équipe masculine, ou une équipe d’anciens contre une équipe de jeunes (je n’avais pas vu ces saisons-là) Cette année, tous les candidats avaient été jetés à l’eau, même une certaine Véronique pas très à l’aise dans l’élément aquatique, mais sympathique. Ils devaient nager, courir et grimper jusqu’à décrocher un des deux rouleaux. Les deux gagnants pouvaient choisir tour à tour les membres de leur équipe. Bonne idée, qui rappelle un peu la manière dont on composait les équipes de foot dans notre jeunesse. Avec Eric, le tranquille professeur de sport noir, on aurait les jaunes, appelés Guntao. Avec Jade, la sportive Toulousaine, ce serait les rouges, les Batangs.

Equipe des Batangs Rouges : Jade, Kevin, Patrick, Mélanie, Maryline, Ali, Simon, Marie-Laure

 

 

Le premier défi de Koh-Lanta consiste à réussir à faire du feu, cette fameuse invention qui valida l’Homme comme un être à part. Cela dit, tout Hommes que nous sommes, peu d’entre nous (et moi le premier) seraient à mon avis capables de faire du feu, avec quelques bâtons et herbes sèches. A force de patience, les aventuriers de Koh-Lanta finissent en général par réussir, parfois en gagnant une aide précieuse (genre loupe) lors d’un jeu de confort.

Car, en dehors de la nécessité de trouver de la nourriture dans la mer ou la forêt, de la cuisiner, de gérer la réserve de riz, et de construire un abri, les journées de Koh-Lanta sont rythmées par des jeux, épreuves physiques et mentales où les aventuriers mesurent leur force, leur adresse, leur agilité, ou et leur intelligence. Il y a un peu de Fort Boyard (ce jeu de l’été à la longévité exceptionnelle) finalement dans Koh-Lanta. On a tantôt un jeu de confort, où l’équipe ou le candidat qui l’emporte, a le droit à un petit supplément qui améliore sa condition sur l’île : cela peut être donc une aide pour le feu, un indigène philippin qui va apprendre à poser des collets, du matériel de pêche pour capturer plus facilement les vifs poissons des lagons, une communication avec sa famille, un bon repas, un voyage en hélicoptère, ou même la prise d’un candidat dans une autre équipe : Eric, le chef des Jaunes, devra ainsi passer dans le camp des Rouges, suite à une victoire de ces derniers. On a tantôt un jeu d’immunité, où l’équipe ou le candidat qui l’emporte, s’assure de rester plus longtemps sur l’île. Car, il y a une élimination tous les 3 jours, lors d’un conseil, où chacun vote pour qui il veut éliminer. On retrouve l’un des principes de base de ce qu’on appelle la télé-réalité. Koh-Lanta tient alors un peu du Maillon Faible, le jeu de questions et d’élimination. Mais, la durée du jeu, le fait que cela se joue partiellement par équipe, et que les épreuves physiques aient un rôle central, rendent sans doute moins individualiste et moins cynique Koh-Lanta, que le jeu animé par Laurence Boccolini, où les candidats ne sympathisent pas, et veulent juste bien répondre, accumuler le plus de cagnotte possible, et être le dernier et unique à empocher la cagnotte, en éliminant par vote d’abord les plus faibles, mais ensuite les plus forts.


            Koh-Lanta se joue donc de façon collective avant la réunification, à partir de laquelle le jeu se passe de façon individuelle. La réunification constitue toujours le nœud du jeu, avec notamment l’entrevue des ambassadeurs. Cette année, les ambassadeurs étaient Patrick, le chef d’entreprise du Nord, pour les Rouges et Laurent, le pêcheur de coquillages sétois, à l’accent tellement sympathique qu’il était parfois sous-titré, pour les Jaunes. Le cadre était minimaliste : une branche rejetée par la mer en guise de banc, là où je me rappelle qu’une saison les ambassadeurs, un jeune homme et une jeune fille, avaient eu le droit à un repas copieux, et une douche nocturne, où on voyait par transparence les belles formes de la silhouette de la jeune fille. Quoi qu’il en soit, l’entrevue des ambassadeurs est toujours un moment de tension, car les deux doivent se mettre d’accord sur un nom à mettre dans l’urne (en général, ce candidat, avec une voix contre en plus, est éliminé au conseil suivant). Chacun des ambassadeurs essaie de défendre son équipe, car il sait qu’en perdant un membre dès le prochain de conseil, l’équipe risque d’être en minorité, et de perdre un membre à chaque vote par la suite. Pour éviter le statu-quo, il y a une épée de Damoclès, que rappelle Denis Brogniart (j’avais oublié de parler de l’animateur du jeu jusqu’alors) : si au bout d’un certain temps, les ambassadeurs ne se sont pas mis d’accord, ils devront mettre leur nom dans l’urne, et il y aura un tirage au sort pour savoir qui aura une voix de plus au conseil. Finalement, il y eut accord. Au départ, Patrick annonçait que les membres de son équipe s’étaient mis d’accord pour ajouter une voix à Grégoire, le jeune jardinier, l’homme fort des jaunes. Laurent défendait son ami Grégoire et cherchait à savoir pour quel rouge Patrick était prêt à voter. Le chef d’entreprise Guntao disait alors que dans l’unanimité rouge, un seul tranchait : Eric, le transfuge des jaunes, ne voulait pas voter Grégoire mais Laurent. Cette révélation eut sans doute un petit rôle. Reste que, pour éviter le statu-quo, Patrick et Laurent s’accordèrent pour mettre le nom d’Eric dans l’urne, Eric qui payait en quelque sort le fait d’être orange : jaune au début du jeu, puis rouge suite à un jeu de confort.

            Et, ce qui devait arriver arriva. Eric, qui avait aidé les Batangs à poser des pièges et à reprendre du poil de la bête dans les jeux alors qu’ils étaient dans une mauvaise passe, eut toutes les voix des rouges contre lui : cinq voix. Ses anciens camarades, qui l’avaient retrouvé grâce à la réunification, les Guntaos, votèrent contre un Batang, tout comme lui, ce qui faisait aussi cinq voix. Mais, il y avait la voix des ambassadeurs, et Eric dût donc se faire éteindre son flambeau par Denis Brogniard, rite symbolique de l’élimination. Ensuite, les anciens Guntaos : Philomène, Grégoire, Adrien et Laurent, furent, tous, éliminés tour à tour par les anciens Batangs, désormais en majorité. Ce genre de mécanismes d’élimination en chaîne est courant dans Koh-Lanta. Même si la voix off essaie de maintenir le suspense pendant chaque épisode, évoquent des tensions à l’intérieur du camp majoritaire, l’élimination progressive du camp minoritaire se fait toujours peu ou prou. La compétition ne se fait pourtant plus entres camps, mais de façon individuelle, cela n’empêche d’ailleurs pas les amitiés entre ex-jaunes et ex-rouges. Mais, le regroupement entre anciens membres d’une même équipe est en quelque sorte un réflexe de survie. Quand bien même on n’aurait pas plus que ça d’affinités personnelles, on se dit que son ancien coéquipier va forcément assurer en votant contre un ancien adversaire (en général, on s’est mis d’accord sur un même nom), plutôt que se lancer dans une tentative aléatoire de créer de nouvelles alliances, dans un groupe d’une petite dizaine de personnes. Là, le pacte entre les anciens Batang a bien tenu pour les raisons évidentes de stratégie, mais aussi car ils étaient bien amis. On a vu dans d’autres saisons les stratégies individuelles reprendre le pas sur les stratégies collectives avant l’élimination de toute l’équipe minoritaire.

Chez les anciens jaunes, après Eric puis Philomène, c’était Grégoire qui avait été éliminé par vote. Cela n’avait pas été évident, car le jeune homme, qui était sans doute le plus doué dans les épreuves, pouvait gagner l’immunité à chaque fois qu’il l’emportait. Il avait ainsi été préservé du vote, suite aux deux premières épreuves d’immunité individuelles. Dans la troisième épreuve, c’était Jade, la Toulousaine des anciens Batangs, qui l’avait vaincu. Les anciens rouges, menés par Patrick, qui assurait leur cohésion, avaient donc saisi l’occasion de l’éliminer lors du conseil. Le flambeau de Grégoire s’était donc éteint, pour … se rallumer un jour plus tard, quand son ancien compère, le jeune retraité Adrien, abandonnait plus ou moins volontairement. Grégoire revenait très remonté contre les autres aventuriers. Avec Laurent, le seul autre ancien Guntao restant, il cachait même du manioc qu’il avait trouvé dans la forêt. Mais, finalement, il s’apaisait et ramenait le manioc à ses camarades. Vaincu à nouveau par Jade dans le jeu d’immunité, il fut à nouveau éliminé par le vote des anciens Batangs. Laurent connut le même sort trois jours plus tard. Et, les survivants de Batang : Patrick, le chef d’entreprise, Jade la Toulousaine, Marylin l’agricultrice du Nord, Kevin le jeune Varois, et Simon, le bûcheron des Corbières se retrouvèrent seul.

 


Ce qui est intéressant dans Koh-Lanta, c’est de voir la confrontation des caractères et leurs évolutions. L’intérêt dépend beaucoup du casting de base bien sûr, mais est sans doute exacerbé par les conditions de promiscuité, de dépassement de soi, et de rivalités imposées par l’aventure. Ainsi, assis dans notre fauteuil, on peut trouver ridiculement et inutilement larmoyant les pleurs d’émotion des candidats quand ils ont le droit à des nouvelles (coup de téléphone, puis lettres) de leurs proches après trente jours de séparation. Mais, je pense qu’il y a une certaine sincérité dans ces transports de larmes et de joie, car l’aspect psychologique reste primordial dans ce genre d’aventures. Ainsi, Patrick a dit que lui aussi il trouvait ridicule les candidats pleurant dans les précédentes saisons, mais que confronté aux lettres de ses proches (en particulier de son père malade), il avait craqué comme les autres, comme Maryline la mère de quatre enfants, comme Laurent le petit rigolo, qui ne pensait peut-être pas à s’occuper de sa femme aussi souvent, comme Simon, et sa carrure de rugbyman treiziste (son visage rappelant étrangement celui du quinziste Fabien Pelous, vice-capitaine des Bleus en ce moment à l’honneur avec la Coupe du Monde de rugby), craquant pour la photo de sa fille de six mois.

Koh-Lanta révèle aussi les instincts plus ou moins bas, plus ou moins calculateurs, plus ou moins pleurnicheurs de chacun. Chaque casting de Koh-Lanta comporte une ou plusieurs personnes plus ou moins manipulatrices. Là, alors qu’on jouait encore en équipe, et que les Guntaos devaient éliminer un des leurs (pour la dernière fois avant la réunification), Adrien s’était essayé à provoquer un vote stratégique. Il s’était adressé aux filles de son équipe, Chloé et Philomène, pour leur dire qu’elles pouvaient sauver leurs peaux toutes les deux en votant comme lui contre un garçon : de mémoire Grégoire car il était le plus fort. Mais, elles n’avaient pas été convaincues, et finalement cela avait été comme prévu entre les garçons, celle qui était présumée la moins forte, Chloé, qui avait été éliminée. Celui qui avait été le meilleur stratège pendant une partie du jeu, était sans doute Patrick, qui avait pris la direction de son équipe Batang, était parvenu à influencer l’autre ambassadeur Laurent pour ne pas le faire voter un rouge, et avait ensuite maintenu la pression sur ses troupes pour que les jaunes soient tous éliminés. Mais, on était loin encore de grands manipulateurs des saisons précédentes : j’ai notamment souvenir d’un Nicolas barbu dans la seconde ou troisième saison, qui était parvenu jusqu’à la finale.

Patrick, lui, échoua. En effet, quand les anciens rouges se retrouvèrent à cinq, ils savaient qu’il faudrait encore éliminer l’un d’entre eux par vote. Il restait encore un jeu d’immunité, et avant cela un jeu de confort. C’est là que tout se noua. Il s’agissait de tir à l’arc. Celui qui en avait le plus pratiqué dans sa vie était Patrick. Il enseigna un peu la manière de tenir la flèche et de bander son arc aux des plus jeunes, Kevin et Jade, que la voix off nommait parfois « ses poulains ». Patrick s’occupa moins de Simon, qui semblait se débrouiller, et de Maryline, qui semblait maladroit. Et, pourtant, lors de la première manche de l’épreuve, à la surprise générale, malgré ou à cause d’un retard au coup d’envoi, ce fut Maryline qui approcha le plus la cible. Et, là où le jeu est cruel, c’est qu’il doit y avoir un éliminé à chaque manche, mais que ce n’est pas le plus loin de la cible qui est éjecté, mais celui que désigne le plus près de la cible. Maryline choisit de casser la flèche de Patrick, qui n’eut donc pas l’occasion de briller à ce jeu qu’il attendait. Simon cassa la flèche de Jade, Kevin celle de Maryline, et les deux hommes se retrouvèrent face à face. Le benjamin du jeu, Kevin, l’emporta et eut le droit au vol d’hélicoptère au-dessus des lagons bleus des Philippines et à une rencontre avec les pêcheurs d’huîtres à perles. Pendant ce temps-là, Maryline s’expliquait avec un Patrick aigri. Alors que Maryline disait qu’elle aimerait bien gagner une épreuve, Patrick la blessa en lui répliquant ironiquement "t’inquiètes pas ! t’en gagneras jamais de toute façon !" devant Jade et Simon. Celui-ci essaya de calmer la situation en disant que ce n’était qu’un jeu, et qu’il ne fallait pas être mauvais perdant. Mais, quelque chose était cassé entre Maryline et Patrick. Celui-ci fit un jour plus tard ses excuses à l’agriculture, voyant que son comportement n’était pas passé au sein de ses camarades.

Alors qu’on ne donnait pas cher de ses chances sur une épreuve d’équilibre, comme celle qu’était la dernière épreuve d’immunité, Simon le costaud l’emportait, et se qualifiait donc automatiquement pour les épreuves finales. Il ne pouvait être inquiété au conseil. C’était Maryline et Patrick qui semblaient les plus menacés. Patrick et son fidèle Kevin votèrent contre Maryline, Simon et celle-ci votant contre Patrick. Comme souvent dans Koh-Lanta, Denis Brogniart faisait un point intermédiaire : égalité : avant de dépouiller le dernier bulletin qui portait le nom de…Kevin. On se retrouvait dans une situation, qui, aussi surprenant que cela pouvait être, était inédite dans Koh-Lanta, il y avait égalité lors d’un vote. Mais, bon, il fallait un éliminé et Denis Brogniart invita les naufragés à revoter, mais cette fois-ci en ne choisissant que parmi Patrick ou Maryline. Jade, en pleurs, devait choisir entre son mentor et chef d’équipe Patrick et la femme qui ne voulait pas renoncer, Maryline. Elle vota finalement pour Patrick pour laisser l’occasion à Maryline de prouver qu’elle aussi pouvait gagner un jeu. Patrick quitta le jeu, un peu désabusé, disant que malheureusement dans ce vote on n’avait retenu  de lui que cinq petites minutes d’emportement sans lui être reconnaissant du reste du parcours. Même si Patrick était sans doute celui que je préférais le moins des cinq, peut-être à cause de son rôle de stratège, manipulateur notamment lors de l’entrevue des ambassadeurs, et parfois cassant quand il parlait des autres candidats devant les caméras, on ne peut lui donner tout à fait tort. Combien de personnes publiques, exposées, souvent grâce à leurs qualités, ont longtemps payé des dérapages ponctuels ?

 

Koh-Lanta nous amène donc à explorer les rapports humains, sans doute plus purs que ceux qu’on peut trouver dans un Secret Story par exemple, loft de vacances où la vie plus paresseuse ne pousse pas les gens à dépasser le superficiel. Cela dit, il ne faut pas se leurrer, ce qui passe à Koh-Lanta, c’est un montage de morceaux choisis. Pour ménager du suspense, on rajoute une voix off, on tait certaines discussions par rapport à d’autres et on s’arrange pour que Denis Brogniart sorte les bulletins dans l’ordre qui garantit le plus longtemps l’incertitude quand à l’identité de l’éliminé. Pour raconter une histoire, on insiste plus sur certains traits des personnages. Donc, non, Koh-Lanta n’est pas la restitution exacte des affres de la vie en communauté de naufragés sur une île, ne serait-ce que parce qu’à chaque fois qu’on voit les candidats seuls sur leur plage, ils ne sont jamais vraiment seuls, puisqu’il y a un caméraman. En même temps, il faut bien dire que si Koh-Lanta est très monté, il est aussi bien monté. Certaines images sont époustouflantes, certains personnages sont attachants, le rythme est dynamique et j'aime beaucoup la musique. On pourrait dire que cela rappelle une série, dont je parlerais dans un prochain billet, et dont la saison s’est terminée sur la même chaîne un jour avant le final de Koh-Lanta - Padawan... (Pour voir si je suis encore suivi, voilà mon grand jeu-concours : celui qui me donnera en premier le nom de la série dont je veux parler avant que je ne publies le billet gagnera un cadeau...genre une carte postale de Fougères)

 

Hier, c’était donc le dernier épisode de Koh-Lanta. Cela a commencé par l’épreuve de la course d’orientation - recherche de pierre, qui a vu l’élimination de celui qu’on croyait le plus à l’aise avec la boussole et la forêt, Simon, le bûcheron. En fait, il s’agissait surtout d’avoir l’œil, et le rugbyman n’a jamais pu reconnaître son arbre à deux branches et termitière. Encore plus fastidieux, puisque ceux qui ont finalement trouvé y ont passé plus de deux heures, était la recherche de la coquille dans un rayon de quinze mètres autour de l’arbre. Kevin s’est bien énervé, Jade aussi, étant aux bords des larmes, mais les deux ont tour à tour finalement trouvé la coquille, puis, sur les indications données dessus, la pierre de la victoire. Maryline, elle, a dû laisser passer la nuit (en compagnie de Simon), pour réussir à s’orienter à partir de la coquille, et trouver la pierre pour être la dernière qualifiée pour l’ultime jeu sur l’île, la fameuse épreuve des poteaux.

Kevin, Jade et Maryline devaient tenir en équilibre debout sur un poteau le plus longtemps possible, malgré l’ennui la fatigue, l’affaiblissement (on leur avait donné des pipettes pour boire cette année), la chaleur (cette année, leur seul jour de pluie, ils l’ont eu pour la dernière épreuve). Kevin chuta au bout de trois heures. Mais Maryline et Jade tenaient, battant le record des sept saisons avec quatre heures et demie. Denis Brogniard compliqua le jeu en demandant aux deux femmes de ne plus se tenir que sur une jambe. Et, là, avec cet équilibre plus précaire, Maryline dut se rattraper sur un tube de bambou et perdit donc l’épreuve. Les deux femmes regagnèrent le bord et Jade choisit l’autre finaliste en la personne de Kevin, son complice. La finale, elle, se joue sur vote, cette fois-ci pour et pas contre, vote des derniers candidats éliminés : Maryline, Simon, Patrick, Laurent, Grégoire et Philomène, mais pas Adrien, car il avait abandonné. On s’expliqua : les votants posèrent des questions, et les deux finalistes y répondirent, parlèrent de leur aventure, et essayèrent de les convaincre de voter pour eux. Le vote fut fait, et petite innovation, l’urne fut scellée, pour éviter des fuites dans la presse sur le nom du gagnant, étant donné que le jeu est en différé. Le dépouillement, lui, est à Paris en direct. On retrouve tous les participants du jeu, rhabillés et remplumés, probablement trois ou quatre mois après qu’ils soient sortis de l’île. C’est un long laps de temps pour attendre le verdict, et à mon avis, les candidats peuvent le savoir avant, en se rencontrant les uns et les autres. Lors de l’émission, les sourires sont de circonstance, et le dépouillement sortit d’abord deux bulletins Kevin et trois bulletins Jade. Et, le dernier bulletin sortit, avec le nom de Kevin. Egalité ! Les deux candidats se partageaient le magot des cent mille euros. Quel dénouement !

Je ne me veux pas péremptoire, mais il faut bien le dire, je crois que la production a truqué le dépouillement final : comme par hasard, le dernier bulletin semblait plus écrit à l’ordinateur qu’au feutre. En plus, on avait vu parler les cinq premiers votants : Laurent et Patrick pour Kevin, Maryline, Simon et Philomène pour Jade, et le dernier votant était Grégoire, qui semblait avoir un faible pour Jade et pas spécialement d’atomes crochus avec Kevin. Dans le générique final, on le vit avec le bulletin Kevin à l’écriture bizarre dans les mains devant l’urne, mais sans entendre ce qu’il disait, et il est tout à fait possible que la production lui ait demandé de jouer dans ces images, peut-être bien après son vote, pour obtenir le dénouement qu’elle voulait.

Enfin, même si ce n’est pas trop élégant comme procédé, le résultat est finalement défendable : la production n’était sans doute pas la seule à vouloir ce dénouement, les candidats aussi à mon avis. Dans le principe, c’est bête qu’il n y en ait qu’un qui ait de l’argent et les autres rien (hors contrats annexes). Les deux finalistes étaient jeunes et cet argent était utile pour eux. Certes, selon moi Jade avait durant les quarante jours sur l’île, été la meilleure et la plus élégante : je n’oublies pas notamment le mauvais coup que lui avait fait Kevin dans l’épreuve de la course d’orientation en trouvant l’arbre que cherchait Jade, et en lui affirmant avec aplomb que c’était sa mission à lui. Mais, Kevin n’avait quand même pas démérité, et il avait semblé plus sincère et convaincant lors de la discussion finale avant l’ultime conseil.

Bref, un joli dénouement pour une belle saison d’un bon jeu de télé-réalité d’été, qui ressemble un peu au Maillon Faible, à Secret Story, mais aussi un peu à Fort Boyard et autres Piste de Xapata , Trèsor de Pago-Pago... mais reste unique : Koh-Lanta.

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E
pas  possible  ,  vous  l'avez  vu  mais le  détailler  ainsi ,  je  revoyais  le  jeu   !! c'est  le  seul  que  je  regarde car  il  faut  du  cran ,  être sportif ,  et  je  n'aime  que  les  exploits  que  je ne  ferais  jamais (trop  agée !)
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L
Oui, j'ai tendance à bien détailler ce que je vois, car mine de rien, on en voit des détails, qui valent tous le coup d'être mentionnés pour être expliqué... En tout cas, merci pour votre visite, Eve
F
J'ai gagné la carte postale !!!! Tu parles de Lost comme série ...Moi aussi, j'aime bien Koh Lanta ...es suis fana du Tour de France...D'autres points communs ?
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L
Eh bien, je crois que nous avons tous les deux des racines vosgiennes... On en avait déjà discuté.... On est tous les deux de sensibilité - on va dire -centriste, sans rentrer dans les détails...  En tout cas, merci de m'avoir lu (je te rassure, c'est pas nécessaire d'avoir lu tous mes pavés sur le Tour de France, mais si un jour ça prend à l'envie de quelqu'un de confronter ses souvenirs d'un Tour de 1995 à 2007, bah il a un coin entre autres où chercher) Bon, il faudra que tu me donnes ton adresse entre autres, pour que je compose la carte de Fougères... A plus